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L’artiste et son modèle

Je commence à dessiner des portraits dans une petite ruelle pittoresque pendant mes études aux Arts-Déco (1984). Travailler en plein air signifie transporter tout mon matériel : chevalet, papiers, crayons, et composer avec les caprices de la météo…

Je commence à dessiner des portraits dans une petite ruelle pittoresque pendant mes études aux Arts-Déco (1984). Travailler en plein air signifie transporter tout mon matériel : chevalet, papiers, crayons, et composer avec les caprices de la météo. La seule place à l'ombre est occupée par un autre portraitiste.

Une femme me demande de faire son portrait ; je ne la connais ni d’Ève ni d’Adam. Dans ses yeux, un monde se profile, comme si elle et moi partagions une même veine. Je la dessine comme on monte dans les nuages, je donne ce qui vient à moi.

Ce portrait est-il réussi ? Quand le modèle découvre son portrait, c’est souvent chargé d'émotion. L’un est émerveillé, l'autre surpris, ou parfois déçu. Chaque dessin vendu est plus qu'un simple échange monétaire ; c'est un morceau de moi-même que j’offre.

Au bout de deux ans, j’ai eu l’autorisation de dessiner place de la Cathédrale, parmi d’autres portraitistes. Le matin, nous installons nos chevalets, tandis que les pavés résonnent sous les pas des premiers touristes.

La place de la Cathédrale attire de nombreux artistes, créant ainsi une communauté artistique florissante. Cependant, la concurrence est parfois féroce ; des conflits éclatent face à l’infiltration d'éléments dépourvus d'éthique.

L’un d’entre nous est plutôt lunatique ; il dessine des visages aux yeux hallucinés et aux bouches flasques, ses têtes semblant prêtes à rouler hors de cous décapités. Ses visages sombres ont l’air de sortir d’un conte de Barbe Bleue.

Juste à côté, un autre artiste travaille, le regard dissimulé derrière des lunettes miroir. Qui se cache derrière ce masque ? Il parle et observe à sa guise, tandis que son modèle ignore ce qu’il fixe réellement.

Plus loin, celui-ci est facteur le matin et portraitiste l'après-midi ; sa main est tremblante et légère. Par acte de défi, il s'applique en tirant la langue, s’échinant à rendre chaque détail du visage. Il s’appuie sur l’instant présent pour tenter d’exprimer l’éternité.

Plus haut, un portraitiste est musicien à ses heures ; il joue du banjo en attendant son modèle. Quand il dessine, on dirait du Léonard de Vinci. En effleurant le papier, il trace avec tendresse l’innocence éphémère de l’instant.

Ici, une jeune artiste observe, elle imprime, elle fait sensation ! Un enfant est assis et pose, ses yeux grands et curieux la fixent. Le pinceau en main, elle prépare ses jus de couleurs vives. Son cœur bat au rythme de ses émois, cherchant à capturer l'âme de ce rêveur captif.

Dessiner un portrait, c’est un peu comme dessiner la flèche d’une cathédrale… chaque trait est une ascension vers l'infini.

« C’est au nom de toute l’Humanité, que les Constructeurs ont conçu la Flèche… » Extrait de « Cathédrale » Charles Singer – Jean-Baptiste Ritt, Éditions Coprur, juin 1997

La place de la Cathédrale est ancrée dans mes gènes, puisqu’au début du siècle dernier, mon grand-père, tailleur de pierre, avait participé à son sauvetage. La flèche menaçait de s'écrouler par suite d'un enfoncement de l'édifice et de la baisse de la nappe phréatique. Il avait remplacé des piliers en bois pourris et avait coulé du béton dans le sous-sol. Cette opération était élaborée et supervisée par l’architecte Johann KNAUTH.

En plein cœur de ce microcosme, j'imagine Notre-Dame comme la proue d'un navire sculpté dans la pierre, avec la flèche servant de vigie.

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Par l'amour, la fragilité devient force ?

L’histoire démontre combien l’être humain est capable du pire comme du meilleurs. Quel dialogue peut-on tenir face la folie des hommes qui mène aux armes qui détruisent ? L’Homme est-il bon ou mauvais, ou est-ce le chemin qu’il emprunte ?

En écrivant, je pense au terrifiant…

L’histoire démontre combien l’être humain est capable du pire comme du meilleurs. Quel dialogue peut-on tenir face la folie des hommes qui mène aux armes qui détruisent ? L’Homme est-il bon ou mauvais, ou est-ce le chemin qu’il emprunte ?

En écrivant, je pense au terrifiant « Triomphe de la mort » de Pieter Brueghel l'Ancien. On y voit l’humanité frappée par la guerre, le meurtre et la haine. Dans ce monde cruel et imaginaire peint par l’artiste, il ne règnent que les « forces du mal », l’amour est totalement absent. Que peuvent apporter les forces du mal à l’humanité, si ce n’est qu’elles défigurent ceux qui la vivent et les consument de l’intérieur ?

« Le cri » assourdissant peint par Edvard Munch exprime la folie engendrée par la terreur. Son cri d’effroi déchire l’univers tels le trou noir d’un quasar supermassif, il tue l’espoir et les rêves.

« En tout homme résident deux êtres : l’un éveillé dans les ténèbres, l’autre assoupi dans la lumière. » - Kahlil Gibran

Inépuisables sont les chemins qui se heurtent à l’incompréhension de la nature humaine. Dans son roman « Les misérables », Victor Hugo écrit sur le thèmes de la fatalité et de la liberté. Mieux vaut-il hurler avec les loups, ou s’interroger sur ce qui est juste ? Qui n’a pas rencontré, ou été lui-même un jour un Jean Valjean, un Javert, un Thénardier, une Fantine, une Cosette, un Gavroche, etc... ? La scène avec l’évêque de Digne est la clé qui fait basculer le récit, quand il dit à Jean Valjean : - « Vous n’appartenez plus au mal, mais au bien ! ». Voilà que le pardon dépasse la justice des hommes. La haine déshumanise, alors que l‘amour rend surhumain. Emprunter la voix de l’amour, c’est un peu comme sauter dans le vide. La fatalité fige la réalité, la liberté ouvre d’autres possibles.

La « Nativité » de Georges de La Tour représente une maternité de manière universelle, aucun signe religieux n’est représenté dans la composition. Une lumière dorée dont on ne voit pas tout de suite la source met en lumière la douceur de la scène. De cette fragilité émane le mystère et la nature sacrée de la Vierge Marie à l’Enfant Jésus. L’oeuvre aspire à la paix. Le personnage du Christ inspirera les hommes à travers les siècles, grâce à son amour pour l'humanité et sa capacité à pardonner à ses ennemis.

« La lecture » du peintre Camille Claus est une allégorie à l’harmonie de toute création. On y retrouve le monde animal, végétal, minéral, le jour, la nuit, les quatre saisons, etc... Un homme assis lit le livre de sa vie et de sa mort. Rien ne meurt, tout continue, autrement, ailleurs. Rien n’est écrit, tout est possible, encore…

Je termine avec « Sainte-Gribouille ». Elle a une vocation d’artiste car elle utilise son pinceau comme une arme. À travers son dessin, elle revisite « La Tentation de Saint-Antoine » gravée par Martin Schongauer vers 1470. La gravure originale représente l’ermite tourmenté dans un maelstrom terrifiant de démons hybrides qui tournoient autour de lui, essayant de le précipiter vers les enfers. Dans une confiance aveugle, Sainte Gribouille affronte les mêmes monstres et dragons à sa façon, en les remplaçant par des jolis petits cœurs de couleur. La scène tellement horrible en devient presqu’amusante.

L’amour est l’élément le plus puissant de l'univers. Par l’amour, la fragilité devient une force, car l’amour révèle nos lumières intérieures et nous aide à combattre nos propres obscurités.

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Force et fragilité

La fragilité peut-elle devenir une force ? Nous avons tous des héros qui nous font avancer, comme par exemple Jésus, Bouddha, Superwoman, Greta Thunberg, Mr Bean. Ces héros nous montrent que la clé …

La fragilité peut-elle devenir une force ? Nous avons tous des héros qui nous font avancer, comme par exemple Jésus, Bouddha, Superwoman, Greta Thunberg, Mr Bean. Ces héros nous montrent que la clé de la réussite n’est pas forcément d'être le plus fort, plus beau, plus compétitif, plus riche, plus tout… Mais qu’il existe une force au cœur de nos fragilités, et que c’est encré dans nos gènes.

C’est en étant fragiles que nous naissons et que nous mourrons dans ce monde. A travers les tempêtes de la vie, il en faut du courage pour vivre avec nos failles, nos blessures, nos traumatismes. Avoir peur de nos faiblesses, c’est craindre de perdre le contrôle de soi, de se perdre, de rester dans le vide.

Reconnaître notre vulnérabilité renvoie à nous même, cela permet d’ouvrir notre esprit, de mieux vivre et se construire. La fragilité touche notre sensibilité, on a envie de la protéger. Par cela, la fragilité peut devenir une force, en la voyant à travers son unicité et pas son handicap. Elle affine nos sens, nourrit d’autres possibles, renforce notre créativité, notre imaginaire.

Pour résister à la tempête, le roseau plie mais ne rompt pas. Il ne lutte pas, il laisse faire, c’est ce qui fait sa force. L’arbre est fragile, car il rencontre plus fort que lui. Pour résister, il doit former des racines plus profondes.

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Être artiste, hasard ou vocation ?

Très jeune, je découvre comment le langage du dessin peut dépasser celui des mots. Ma chambre devient un véritable atelier, situé juste au dessus du cabinet médical de mon père. À travers les murs j'entends les jérémiades des malades, ils sont parfois gravement blessés. Je dessine des portes qui crient. Un jour j’accueille un patient portant son bébé décédé dans les bras, c'est vraiment triste. En suivant l'actualité télévisée, la cruauté et la violence qui défile …

Très jeune, je découvre comment le langage du dessin peut dépasser celui des mots. Ma chambre devient un véritable atelier, situé juste au dessus du cabinet médical de mon père. À travers les murs j'entends les jérémiades des malades, ils sont parfois gravement blessés. Je dessine des portes qui crient. Un jour j’accueille un patient apportant son bébé mort dans les bras, c'est vraiment triste.

En suivant l'actualité télévisée, la cruauté et la violence qui défile me révolte. Je joue avec ma mémoire, en essayant de fixer sur le papier ce qui défile dans ma tête. Pas besoin de catastrophes naturelles pour tout détruire, l'Homme y arrivera très bien tout seul. Pourquoi passe-t-il son temps à vivre pour dominer ? Quand apprendra-t-il à aimer pour sauver ?

C'est dans la vulnérabilité des personnages que se situera dorénavant toute la force de mes compositions. Je me déconnecte de l'école, consternée qu'il y ai si peu d'heures de cours de dessin par semaine. Ma professeur de dessin en parle à mes parents, puis j'ai toute leur confiance pour entrer en école d'art. Cela me donne le courage de porter mes propres combats.

Au 17ème siècle Artémisia Gentileschi a eu la chance d'être née d'une famille d'artistes, elle s’est initiée à la peinture dans l'atelier de son père. Sa ténacité l'a conduite à traverser les obstacles et à devenir l'une des rares femmes peintres de son temps à avoir pu s'imposer. Les hasards et les coïncidences qu’elle a vécu lui ont inspiré ses propres compositions, pourtant les thèmes historiques, mythologiques ou bibliques n'étaient réservés qu'aux hommes jusqu'à fin 18ème siècle. A l'époque les jeunes filles étaient rarement autorisées à sortir, leur seul issue de vie était soit le mariage ou le couvent.

L’ouvrage d'art le plus connu de Gustave Eiffel est le seul qu'il imaginait éphémère. La tour devait être démontée peu après sa construction, mais les coïncidences de l’époque l’ont sauvée grâce à son utilisation idéale pour les transmissions radio en raison de sa hauteur, elle a contribué à la victoire de la France lors de la guerre 1914-18.

« Le hasard est le déguisement que prend Dieu pour voyager incognito » a dit Albert Einstein. En suivant leur vocation, les artistes doivent lutter pour œuvrer, en prise parfois avec des défis terribles. La vie est un mouvement perpétuel entre force et fragilité. La faiblesse se fait force quand elle donne une place à l'imprévisible, au lâcher-prise. Ainsi le hasard de “Dieu incognito” est une source d’inspiration intarissable, on le trouve chez les personnes qu'on rencontre, dans les mondes qu'on explore ou qu’on rêve. Quel grand voyage, dans l'incroyable énigme du processus de création !

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L’art aide-t-il à vivre ?

L’artiste est comparable au fou du Roi nu, égocentrique ou altruiste, il aspire à voir et à regarder autrement.

" Nous, peintres, prenons les mêmes libertés que les poètes et les fous." - (Paul Véronèse)

Un souffle arraché au feu : En observant « Le Jugement dernier » à la Chapelle Sixtine, Michel-Ange nous emporte dans un théâtre d’espérances avec ses 230 personnages suspendus aux vents de l’épreuve. Au centre du vortex le Christ ouvre les portes de l'éternité et la béance du néant. Il ressuscite les morts pour leur jugement à la fin des temps. Michel-Ange a 67 ans quand il a terminé la fresque, il écrit : « à travailler tordu j’ai attrapé un goître, et j’ai le ventre, à force, collé…

L’artiste est comparable au fou du Roi nu, altruiste ou égocentrique, il aspire à voir et à regarder autrement.

“ Nous, peintres, prenons les mêmes libertés que les poètes et les fous.” - (Paul Véronèse).

Un souffle arraché au feu : En observant « Le Jugement dernier » à la Chapelle Sixtine, Michel-Ange nous emporte dans un théâtre d’espérances avec ses 230 personnages suspendus aux vents de l’épreuve. Au centre du vortex le Christ ouvre les portes de l'éternité et la béance du néant. Il ressuscite les morts pour leur jugement à la fin des temps. Michel-Ange a 67 ans quand il a terminé la fresque, il écrit : « à travailler tordu j’ai attrapé un goître, et j’ai le ventre, à force, collé au menton ». Il se serait peint lui-même dans la peau écorchée de Saint-Barthélemy. Le XVIe siècle est chaotique, traversé par des guerres, des épidémies et des famines.

Parfum d'éternité : « La Jeune Fille à la perle », peinte par Johannes Vermeer, nous invite à saisir l’instant présent. Le jaune et le bleu (lapis-lazuli) du foulard contrastent avec le fond presque noir. La lumière semble venir de l’intérieur du tableau. L'expression du visage est stupéfiante, on dirait que la jeune fille va parler. On ne se lasse pas de la contempler, le temps semble suspendu, comme s'il n'existait plus.

Les couleurs de l'esprit : Van-Gogh nous enveloppe de sa vision de la réalité par un méandre de lignes, de couleurs et de matière. Ses compositions évoquent le vertige, l'amour, le dépassement, la ferveur. Ses touches de peinture, tels des sillons de feu, labourent et irriguent l’âme.

A tous les abîmes du monde : Frida Kahlo met en scène sa vie de blessures et de souffrances. Non pas que la souffrance soit belle, mais en la sublimant sur la toile, elle y apporte une dimension spirituelle. Dans un souffle arraché au feu, ses rêves se consument en incertitudes, la terre attend ses offrandes. Dans ses peintures, il y a la fragilité, la douleur, la lucidité, la fracture, la mort, la force, l'amour, la renaissance.

Vol de nuit vers la lumière : Le peintre d'icônes est un intermédiaire entre le divin et sa résonance personnelle. Il suit une tradition et des règles précises. Il peint en partant de l'ombre, des couleur les plus sombres, aux couleurs les plus claires qui représentent la lumière divine. Par son geste il unifie corps et esprit. “ Iconographier c'est vivre un temps de Rencontre “ - (Claire Marie Pajot).

L'art est-il un divertissement, une philosophie ou une thérapie ?

L’art a le pouvoir d’exprimer les prières les plus folles et les doutes les plus irrationnels. Il nous parle d'absolu, de finitude, de force et de fragilité. Il remue l’âme par métaphores, et nous fait percevoir d'incompréhensibles rêves. Il est une vigie qui donne la force d'avancer, un refuge pour cœurs blessés. Il place la beauté dans la lumière, y compris celle cachée dans la laideur. Il ouvre les portes de l’imaginaire, de l'espace et du temps. Il précipite les âmes vers les abîmes par la somme du néant et du vide absolu. Il donne des ailes et nous guide vers le secret du soleil.

L'art est une source d'espérances, un reflet de notre humanité, un parfum de notre éternité.

Quand, dans le lit du fleuve l'eau se tarie, la beauté se cache sous des draps de sable.

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Vivre de son art ?

Depuis le début de l’humanité l’artiste transmet des représentations spirituelles, historiques, pédagogiques ou anecdotiques. A-t-il un rôle dans la société ? Quel est son statut ? Comment l'artiste vit-il de son art ?

Dans l’Antiquité et au Moyen-Age la peinture (ou la sculpture) n’est pas considérée comme un art majeur …

Depuis le début de l’humanité l’artiste transmet des représentations spirituelles, historiques, pédagogiques ou anecdotiques. A-t-il un rôle dans la société ? Quel est son statut ? Comment l'artiste vit-il de son art ?

Dans l’Antiquité et au Moyen-Age la peinture (ou la sculpture) n’est pas considérée comme un art majeur basé sur la réflexion. Elle est classée dans les arts mécaniques, l’artisan transforme la matière avec ses mains.

Au Moyen-Âge les clercs définissent que le travail de l’artiste est essentiellement collectif et religieux.

Début XIIe siècle les corporations (laïques) apparaissent et offrent à l’artiste une réglementation, une solidarité et une rémunération. Elles ont le monopole des commandes dans la ville puisque toute concurrence venue d'ailleurs est écartée. Les peintres font partie de la branche des médecins et apothicaires, car ils utilisent des plantes et des pigments.

Au XVIe siècle on peut travailler pour son propre compte et signer ses œuvres. On est artiste et non plus artisan. Il faut trouver des mécènes et négocier pour se garantir une rémunération correcte. Léonard de Vinci a plusieurs mécènes, Michel-Ange a une inflexibilité légendaire et est le mieux payé de son temps.

Au XVIIe siècle naissent les écoles d’art, dont l’Académie royale de peinture et de sculpture. Le Prix de Rome, puis Le Salon carré du Louvre qui attire 300 000 à 500 000 visiteurs. Le maniérisme, le classicisme et le baroques s’accaparent les grandes commandes officielles préférées par les grands commanditaires. Les académiciens décident des règles de « l'Art et du bon goût ».

D'autres artistes ont évolué dans un parcours plus chaotique comme Rembrandt, Greco, Caravage, Artémisia Gentisleschi et beaucoup ne sont reconnus que bien après leur mort.

Le Marché de l'art est né avec l'apparition des premières maisons de vente aux enchères, des experts, des critiques d'art. C’est le début de la cote d’artiste, l’indice de mesure de la renommée permet d’estimer la valeur de l’œuvre. L'achat devient un investissement ou un placement.

Au XIXe siècle la photographie se démocratise, elle est utilisée par les peintres comme outil d'observation dans le réalisme, le romantique, l'orientalisme, l’art « pompier »... La photo ne peux pas remplacer la peinture, mais elle est en concurrence. La vies des artistes oscille entre traversée du désert et reconnaissance pour pouvoir continuer à vivre de leur art. Cela a probablement amené des artistes à ouvrir d'autres voies.

L'académisme et le réalisme sont abandonnés en partie avec l’arrivée de l’art moderne qui privilégie l’expression de l’intériorité de l’artiste. La création envoi l'artiste dans l'inconnu, là où la pensée, l’imagination et la liberté se rencontrent. De nouveaux mouvements émergent comme l’impressionnisme, le symbolisme, le cubisme, le surréalisme, le fauvisme, le dadaïsme, l'art brut etc...

En 1952 La Maison des Artistes est créée pour défendre le statut des artistes-auteurs des arts visuels, graphiques et plastiques.

Fin XXe siècle le Marché de l'art se développe comme on le connaît aujourd'hui avec le début de l'art contemporain. Le prix de transaction d'une œuvre repose sur sa capacité à créer la demande.

Un artiste aujourd'hui, ça s'amuse ou bien ça travaille ?

L'origine du mot « amuser » vient de muser, le fait de rester le museau en l'air, de rêvasser. Travailler vient de « Tripaliare » qui veut dire « torturer ».

Lien vidéo : “ Vivre de l’art ? ”

Aujourd’hui tout le monde peut être artiste, avec ou sans formation. Toute réalisation peut devenir de l’art. Après, que le spectateur aime ou pas, personne ne peut juger un ressenti.

Quel est le plus difficile : peindre pour vivre ou vivre pour peindre ?

Pour vivre de son art, il y a une grosse différence entre devenir célèbre ou avoir du succès. L'artiste peut passer du statut inconnu, méconnu, connu puis reconnu, puis se retrouver totalement inconnu du jour au lendemain.

Le plus important est d'essayer d'être et de rester dans ce qu'on fait, de développer sa thématique, de cerner quelle est sa démarche, son objectif de création, quelle est sa mission d'artiste.

Voir les dates chronologiques de l'évolution de l'artiste au blog du 3 juillet 2022 : « Quelle place pour le poète ? »

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L'art peut-il sauver le monde ?

Un jour un monsieur me raconte, un peu gêné, qu'il n'est pas sensible à la peinture. Il n'a pas été éduqué à cela. Sa grande passion est d'admirer la beauté de la nature, quelque part, il aime méditer devant ce qui l'émeut et le dépasse.

Un chef-d’œuvre peut déclencher le même mouvement d’émerveillement…

Un jour un monsieur me raconte, un peu gêné, qu'il n'est pas sensible à la peinture. Il n'a pas été éduqué à cela. Sa grande passion est d'admirer la beauté de la nature, quelque part, il aime méditer avec ce qui l'émeut et le dépasse.

Un chef-d’œuvre peut déclencher le même mouvement d’émerveillement. L'art a la capacité de rendre visible ce à quoi nous aspirons. Il agit comme un miroir aux milles reflets : amour, espoir, mélancolie, nostalgie, paradis perdus, tragédie... Sentir toute la majesté d'une présence plus vaste que la nôtre, se laisser inspirer, se laisser habiter.

En quoi l'art pourrait-il sauver le monde ?

Pour le chrétien, c’est le Christ qui sauve le monde. Pour Dostoïevski c'est la beauté. Parlait-il de la même chose, ou parlait-il de l'humain et de son comportement, ou bien de la mission de l'artiste ?

A l'âge de 10 ans j'ai découvert « La Crucifixion » peinte par Mathias Grünewald, et à 25 ans celle de Vladimir Veličković. Ces deux peintures bouleversent par leur rapport entre force et fragilité. La composition des corps, de la lumière, des contrastes sont poussés à l'extrême. Ces deux tableaux sont beaux et horribles à la fois. Le beau n’est pas toujours l’agréable.

Dans le premier tableau le personnage du Christ mort semble porter toutes la souffrance du Monde. L'œuvre aspire au recueillement, au silence, à l'espérance.

Dans le second tableau l'œuvre aspire à la terreur, au désespoir. Il y a dans ce tableau “le pire de ce que l'Homme peut faire à l'Homme”, un monde sans Dieu, un abîme total.

De manière subjective ou universelle, l'art réunit ou divise, il traverse les frontières, les langues, les cultures. Il peut faire réfléchir ou bien laver le cerveau. Il peut dire tout et son contraire, susciter l’admiration ou le rejet.

Quel est pour toi le chef d'œuvre (en peinture) le plus important au monde ? Est-il plutôt triste ou gai ?

L'art et la beauté ont encore de beaux jours devant eux... Si l'art ne sauvera pas le monde, il peut aider à changer le cœur des Hommes !

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Mandrin secret

Courte pause en attendant la rédaction du prochain blog. Cet été a été très riche pour l'association Mandrin belle humeur. Le spectacle historique et disjoncté suit sa course.

Mandrin secret

Courte pause en attendant la rédaction du prochain blog.

Cet été est très riche pour l'association Mandrin belle humeur. Le spectacle historique et disjoncté suit sa course.

https://mandrinbellehumeur.com/

Voici la première étape de réalisation du décor, l’œuvre a d'abord été conçue et peinte sur bois 70 x 100 cm par Louise Fritsch. Puis photographiée et imprimée sur bâche tendue 280 x 400 cm pour les besoins du décor du spectacle…

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Quelle place pour le poète ?

Être artiste c'est quoi ? Ça sert à quoi ? Suivons les artistes à travers les âges :

  • 20.000 Av-J.C, qu'est-ce qui a poussé des humains à peindre dans les grottes?

  • Av. J.-C à 476, à la période antique l'art grec et romain maîtrise parfaitement le réalisme et l'anatomie…

Être artiste c'est quoi ? Ça sert à quoi ? Suivons les artistes à travers les âges :

  • 20.000 Av-J.C, qu'est-ce qui a poussé des humains à peindre dans les grottes?

  • Av. J.-C à 476, à la période antique l'art grec et romain maîtrise parfaitement le réalisme et l'anatomie.

  • 476 – 1100, après la chute de l'Empire romain, l'art du Moyen-Age est essentiellement religieux et fait par des religieux. Il y a une cassure avec la représentation académique, c'est le message qui prime.

  • Dès 1150 on peut apprendre à lire et écrire en dehors des monastères, il y a les premiers ateliers civils de peintres non-religieux. Cimabue (1250 - 1310) et Giotto (1266 – 1337)

  • Dans les corporations d'artisans, il y a les Maîtres et les ouvriers. (pour être Maître il faut payer cher ou épouser la fille du Maître), les apprentis sont là pour apprendre, chacun se spécialise soit en paysages, tissus, ou animaux. Le Maître peint les visages et les mains, ainsi que les croquis.

  • Un peintre-artisan ne travaille que sur commande, avec un devis précis. Il peint de vrais tableaux sur de vrais panneaux. Le réalisme revient petit à petit, on innove, l'art ressemble de moins en moins à des icônes.

  • 1130, c'est déjà la Renaissance en Italie grâce à Giotto. Première apparition de la perspective par points de fuites avec Brunelleshi (1377 – 1446) . Son élève Paolo Uccelo a continué, Pierro Della Francesca (1416 – 1492) l'a perfectionnée, il était peintre mathématicien. Avant on utilisait la perspective cavalière.

  • 1400, les Italiens volent le secret de la technique de la peinture à l'huile Flamande. (C'était en 1100 que le moine Allemand Théophile inventa le mélange de pigments, térébenthine et huile de lin cuite). Avant on peignait à la Tempera. Une technique de gouache, opaque, les pigments mélangés principalement avec du jaune d'œuf, la technique est simple mais complexe, très solide dans le temps, les égyptiens l'utilisaient, les moines aussi pour l'art de l'enluminure et des icônes. C'est parce que la tempéra ne permettait pas l’application de couches de glacis (couches transparentes) que la peinture à l'huile a été inventée.

  • 1472, Léonard de Vinci (1452-1519) termine son apprentissage chez Verrochio. Il créé le Sfumato, il n'y a plus de contours.

  • 1480, la Renaissance commence dans le reste de l'Europe. La peinture et la sculpture sont ajoutée à la liste des arts majeurs.

  • 1500, Le peintre est artiste, il n'est plus artisan. Il signe ses œuvres, avant ça n'existait pas.

  • Les 1ères écoles d'art sont crées, car l'artiste ne transmet pas son savoir en atelier comme le faisait l'artisan au temps des corporations.

  • 1800, après l'invention de la photographie, les peintres créent de nouveaux mouvements picturaux.

  • 1900, à la liberté d'expression s'ajoutent les droits de l'homme. On va du - « Tout est de l'art » de Joseph Beuys au - « Il est interdit d'interdire » de Jean Yanne.

  • 2400, et après ? Qu'est-ce que les générations futures vont conserver dans les Musées ou descendre dans les réserves ? On pourrait s'amuser à faire des paris ?

Si un jour on te dit que - « l'art, ça ne sert à rien, que ce n'est pas utile ! Un paysan qui nourrit les gens, le médecin qui sauve des vies, ça c'est utile ! Mais pas l'art ! » Que réponds-tu ?

Peux-tu imaginer le monde sans musique, sans peinture, sans poésie etc.. ?

Entre fou du Roi et électron libre, l'artiste a une mission, c'est comme l'espérance de L'abbé Pierre : - « L'espérance c'est croire que la vie a un sens », mais il ne parlait pas d'art, il parlait de la foi !

De mon coté, mes peintures sont souvent tourmentées, en y apportant une touche d'espérance, j'essaye d'investir ce qui les habite, non pas y rechercher une vérité mais plutôt y trouver du sens, et pourquoi pas un renouveau ?

L'artiste aujourd'hui n'échappe pas à l'ère des médias de masse et de la surinformation. Comment ne pas se sentir noyés dans ce flux ?

Je voudrais aussi te parler d'une de mes installations intitulée « Le fou du Roi nu  » inspirée par le conte d'Hans Christian Andersen: « Les Habits neufs de l'empereur ».

Le conte d'Andersen raconte jusqu'où peut aller l'aveuglement d'une société. A la fin de l'histoire la vérité sort de la bouche d'un enfant quand il s’écrie - « Mais le Roi est nu ! »

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L’arbre de la connaissance

Ça y est, j'ai le monde entier au creux de ma main ! Hem ! Voilà que je me prends pour « Dieu » ! ? C'est l'illusion que me donne l’écran de mon téléphone portable. Je suis hypnotisée, happée par cette fenêtre sur le monde dématérialisé, me voilà complètement absente à ce qui se passe ici-là autour de moi…

Ça y est, le monde entier est au creux de ma main ! Hem ! Voilà que je me prends pour « Dieu » !? C'est l'illusion que me donne l’écran de mon téléphone portable. Je suis hypnotisée, happée par cette fenêtre de ce monde dématérialisé, et me voilà complètement absente à ce qui se passe ici-là autour de moi.

Avec les joies d'internet, plus besoin de se rencontrer pour communiquer, avec les réseaux sociaux j'ai plein d'amis. Mais le jour où j'ai besoin d'aide pour mon déménagement... il n'y a personne !!! Bonjour convivialité et chaleur humaine ! (LOL).

Ah, l’emprise du numérique et son intelligence artificielle ! Et on ne sait pas toujours qui se trouve de l'autre côté. Avec intelligence et discernement, il faut veiller à bien différencier connaissance et lavage de cerveau.

Internet me fait réfléchir à la signification de l’arbre de la connaissance au Jardin d’Éden.

« Yahvé Dieu prit l'homme et l'établit dans le jardin d’Éden pour le cultiver et le garder. Et Yahvé Dieu fit à l'homme ce commandement : « tu peux manger de tous les arbres du jardin mais de l'arbre de la connaissance du bien et du mal tu ne mangeras pas car le jour où tu en mangeras, tu mourras ». Référence biblique : Genèse 2,15-16

J'ai dessiné « L'arbre de la connaissance » en imaginant Adam et Ève à l'ère du net. Entre le bien et le mal, attention ! Il ne faut pas se planter !

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Et si on ralentissait ?

Le monde est-il devenu fou? Où est l’urgence? Que se passe-t-il? Il y a 200 ans avant l’apparition des premiers trains de voyageurs, un scientifique assurait que si on dépasse la vitesse de 27 km/h le cœur exploserait ! Sa théorie est fausse, pourtant en regardant le monde d’aujourd’hui il a raison…

Le monde est-il devenu fou? Où est l’urgence? Que se passe-t-il?

Il y a 200 ans avant l’apparition des premiers trains de voyageurs, un scientifique assurait que si on dépasse la vitesse de 27 km/h le cœur exploserait ! Sa théorie est fausse, pourtant en regardant le monde d’aujourd’hui il a raison.

Vivre à 100km/h,« le temps c’est de l’argent ». On court, on se précipite, on s’agrippe, on zappe. La vitesse apporte l’immédiateté et la technologie les moyens. La promesse du « tout est possible » a profondément disloqué nos existences. On ne peux ni acheter le temps ni le maîtriser. Plus on court, plus on perd notre temps. C’est paradoxal non ?

Si tu gagnes une heure, qu’en fais-tu ?

Vivre à 100%, « le temps c’est de l’OR ! » Vivre l’instant présent, c’est gratuit, respirer à pleins poumons, admirer la beauté du ciel, sentir le vent, la pluie, observer les oiseaux, les gens qui passent, sourire à la vie et au temps qui passe, voilà qui met en vie !

On est tels une goutte d’eau dans l’immensité de l’océan, on ne peut pas tout contrôler. On n’est rien, on est tout. Le lâcher prise, ce n’est pas mourir, juste laisser courir ! En faisant l’éloge du temps qui passe, on se déleste de nos pollutions intérieures. Notre fragilité devient alors notre force !

Je voudrais aussi te parler d’un de mes projets Land Art intitulé « Plus de ciel !  ». Ce jour là lors d’une promenade en vélo à Sète, c’est l’heure de la pause. La mer est démontée, ciel et mer se confondant, un enfant court à l’arrière plan, il a un air de chérubin. Une silhouette humaine tracée sur le sable essaie de toucher le ciel avec sa main. C’est un projet land art réalisé en 2013.

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Paradis 1

Pendant les « Trente Glorieuses » où j'ai grandi, la course au progrès promet le paradis sur terre. Il y aura des robots pour tout, on pourra nourrir les gens avec des gélules pour stopper les famines. La science-fiction n'est plus un mythe, après l'alunissage d'Apollo10 en1969 l'objectif est d'aller sur mars. Les scientifiques envoient des messages dans l'univers façon bouteilles à la mer. La question de « Dieu existe-t-il ? » fait débat…

Pendant les « Trente Glorieuses » où j'ai grandi, la course au progrès promet le paradis sur terre. Il y aura des robots pour tout, on pourra nourrir les gens avec des gélules pour stopper les famines. La science-fiction n'est plus un mythe, après l'alunissage d'Apollo10 en1969 l'objectif est d'aller sur mars. Les scientifiques envoient des messages dans l'univers façon bouteilles à la mer. La question de « Dieu existe-t-il ? » fait débat. Il y a les premières alertes contre les pesticides, la pollution, le nucléaire. Un enfant demande à un météorologue si les embouteillages de voitures risquent de réchauffer l'atmosphère, il lui répond que cela n’est pas possible. Savait-on déjà qu'on transformerait l'environnement en enfer pour les générations futures ?

Pour toi le Paradis terrestre c'est quoi ?

Je voudrais te parler d'une de mes œuvres intitulée « Sauge de Jérusalem » La composition est inspirée par le psaume 119-66 : « Enseigne moi les bienfaits du jugement et de la science car je me fie à tes commandements ».

Pour moi, le paradis on ne peux ni le créer ni le construire. Il est déjà là, à notre portée, il suffit de s’y laisser entrer, de s'y connecter. Ce n’est pas un long fleuve tranquille où tout est facile. C'est un état où on se sent en phase avec soi-même avec les autres, le monde, l’univers.

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Maintenant refais la chenille !

« - Tu crois pouvoir écraser cette chenille ? - Voilà, c’est fait : ce n’était pas difficile. - Maintenant, refais la chenille ! » Lanza del Vasto

Est-ce que ça t'es déjà arrivé de tout perdre, de devoir tout recommencer ? Comment reconstruire, et se reconstruire ? Trouver la capacité de triompher, de retrouver la joie de vivre, même lorsque la vie nous fait traverser les pires souffrances ?

Voici quelques témoignages que j'ai recueilli, sur la vie qui continue et le bonheur de la libération…

« - Tu crois pouvoir écraser cette chenille ? - Voilà, c’est fait : ce n’était pas difficile.

- Maintenant, refais la chenille ! » Lanza del Vasto

Est-ce que ça t'es déjà arrivé de tout perdre, de devoir tout recommencer ? Comment reconstruire, et se reconstruire ? Trouver la capacité de triompher, de retrouver la joie de vivre, même lorsque la vie nous fait traverser les pires souffrances ?

Voici quelques témoignages que j'ai recueilli, sur la vie qui continue et le bonheur de la libération :

Le 08 mai 1945 l’Allemagne capitule. Tout est à nouveau possible, la vie peut recommencer. On n’a plus peur que les Allemands reviennent. Les gens sont souvent fragiles, beaucoup de malades de la tuberculose sont des revenus de Tambov en Russie.

A la clinique infantile une infirmière stagiaire veille pour soigner les bébés allant du prématuré à l'âge d'un an. C'est sa première nuit et elle a un gros rhume. Pas pratique quand on est toute seule et qu'il faut nourrir les prématurés toutes les deux heures et les autres bébés toutes les quatre heures.

Quand elle allume la lumière de la salle pour nettoyer et préparer les biberons, le mur en carrelage passe en un éclair de la teinte noire à la teinte blanche, tellement il y a de cafards ! En moins d'une seconde ils disparaissent pour se cacher dans les interstices des murs. C'est pareil quand elle revient trois heures après. Et dire que les prématurés dorment juste à coté...

A travers la campagne, une jeune assistante sociale se déplace chez les gens à vélo, qu'il pleuve ou qu’il neige. Sa mère lui a taillé une grande jupe en portefeuille bien chaude, à mettre sur le pantalon et sous le manteau. Elle suit 300 enfants qu'elle connaît par cœur.

Elle rêve d'être envoyée en Afrique, mais seuls les plus aptes sont sélectionnés. Alors elle s’entraîne à tenir contre la soif pendant ses trajets à vélo, et à résister aussi longtemps que possible.

Aujourd'hui elle sauve un jeune de 17 ans qui menace de se suicider, il est au bout du rouleau car il bat sa mère pour de l'argent qu'il dépense aussitôt. L'assistante sociale lui dit qu’en faisant le service militaire il pourrait être utile. Ce qu'il fera, il ira chez les parachutistes et il s'engagera. Il se transformera en bien, avec sa femme, son bébé puis son second bébé. Il sera heureux d'avoir pu changer de vie.

Une jeune femme est chargée d’enseigner comme institutrice mais comme elle n'a pas encore 18 ans, elle a dû demander l'autorisation d'enseigner aussi jeune en écrivant à l'académie de Paris. Elle aura une classe de 45 garçons pendant 2 ans. Elle porte de jolies jupes que lui a cousu sa mère. Tout les matins et soirs, elle fait le trajet à pied en passant par la Place de la Cathédrale, sa jupe se soulève par dessus la tête à cause du fort courant d'air devant la grande porte et elle doit chaque fois la retenir. Alors parfois, elle décide de mettre un pantalon.

A l'époque dans son village, les femmes n'osent pas porter le pantalon car le curé l'interdit. Mais un jour une femme en a mis un pour cueillir les pommes sur l'arbre, perchée en haut de l'échelle. Lorsqu’il la voit il s'écrit aussitôt : - «  Mais qu'est-ce que tu portes là ? ». Elle répond  : - « Venez donc voir Monsieur le curé, placez-vous juste en dessous, à coté du chariot, qu'est-ce que vous voyez si je porte une jupe ? ». Il reste bouche bée, et depuis des femmes du village commencent à en porter.

Si tu as des témoignages à partager, je te donne rendez-vous de l'autre coté...

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Plus fort que le glaive est mon esprit

La citation est gravée sur le fronton de la Synagogue de la Paix à Strasbourg. A travers ma peinture j'essaie d'appréhender les deux mondes que sont la force et la fragilité. Je crois que tout le monde rêve d'un monde pacifique, beau et libre. Je me suis toujours demandée comment je réagirais si on s'en prenait violemment à moi, mes enfants, petits-enfants, ou à des personnes sans défense. Est-ce que je réagirais plutôt par la fuite ou bien par la violence ? Quelle serait-elle ma première réaction mécanique…

La citation est gravée sur le fronton de l’entrée de la Synagogue de la Paix à Strasbourg.

A travers ma peinture j'essaie d'appréhender les deux mondes que sont la force et la fragilité. Je crois que tout le monde rêve d'un monde pacifique, beau et libre.

Je me suis toujours demandée comment je réagirais si on s'en prenait violemment à moi, mes enfants, petits-enfants, ou à des personnes sans défense. Est-ce que je réagirais plutôt par la fuite ou bien par la violence ? Quelle serait ma première réaction mécanique pour notre survie ? Me connaissant (un peu) je ne suis pas sûre d’avoir le blindage suffisant ni être un bon bouclier pour affronter ce genre de situation.

Et toi ? As-tu des témoignages à partager ?

Je te raconte cette histoire vraie racontée par ma mère : Novembre 1944 : après cinq années de guerre, Strasbourg est déjà libéré jusqu'à pratiquement toute La Wantzenau, un petit village près du Rhin. Mais une compagnie de SS résiste de l'autre coté à hauteur de Gambsheim. Les habitants craignent une incorporation de force par les Allemands. Tous les hommes de Gambsheim et Kilstett, visés par cette mesure ont pris la fuite vers La Wantzenau et Weyersheim. Les SS sèment la terreur parmi les habitants, personne n'ose s'opposer lorsqu'ils tuent 5 otages.

Janvier 1945 les SS tentent de reprendre Strasbourg. Ils placent des renforts tout le long de l'autre coté du Rhin. Ils espèrent passer en force par Gambsheim où ils ont aménagé un pont flottant.

Pour faire barrage un régiment français en provenance de Strasbourg est envoyé tout près à La Wantzenau. Une nuit à 1h du matin, le régiment est appelé d'urgence pour aller se poster à la barrière du chemin de fer. Beaucoup ne la franchiront pas car tués avant, les Allemands sont embusqués et tirent de l'autre coté.

Pendant les combats le curé de La Wantzenau prie à l'église toute la nuit, les bras en croix, devant l'Autel, pour que la paix arrive, et pour que les Allemands ne reviennent pas. Ce n'est ni par la puissance ni par la force, c’est par son esprit qu’il invoque le ciel. Le lendemain matin, les hostilités sont cessées. Sur le lieu du carnage, les habitants découvrent sept à huit corps de ces soldats de l'autre coté de la barrière, la plupart sont des tirailleurs Marocains et Algériens, l'un d'eux n'a que 16 ans.

Après la libération les habitants se relaieront toutes les heures à la date anniversaire de cette nuit là, pendant une dizaine d’années, pour prier et remercier le ciel d’avoir été épargnés.

Entre 1870 et 1945 l'Alsace a subit 3 guerres et 5 changements de nationalité.

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La “Der des Ders !”

Après 1918 l'espoir du « plus jamais ça » est vite enterré. Dès 1939 un seul homme suffit à créer l'enfer sur terre, Adolphe Hitler vient de déclencher la seconde guerre mondiale.

Et si c'était toi, ou bien moi qui devrait tout lâcher pour la guerre ? Comment se met-on dans la peau d’un soldat ? Qu’est-ce que c’est que de savoir que l’on va mourir le lendemain ? …

Après 1918 l'espoir du « plus jamais ça » est vite enterré. Dès 1939 un seul homme suffit à créer l'enfer sur terre, Adolphe Hitler vient de déclencher la seconde guerre mondiale.

Et si c'était toi, ou bien moi qui devrait tout lâcher pour la guerre ? Comment se met-on dans la peau d’un soldat ? Qu’est-ce que c’est que de savoir que l’on va mourir le lendemain ?

Je te raconte cette histoire vraie, encore un triste écho de l'actualité d'aujourd'hui :

En 1939 l'Alsace redevient Allemande, l'évacuation des civils se fait rapidement par mesure de précaution, sur Strasbourg et tous les villages du bord du Rhin. Mon père est en zone non-évacuée. Après son baccalauréat en 1942 il est étudiant en médecine en Faculté de Médecine de l'Université de Strasbourg (fermée de 1940 à 1942). Les Alsaciens ne sont pas encore incorporés de force car ils sont encore considérés comme des Français par les Allemands. En novembre 1942 le Führer décrète que les Alsaciens doivent être enrôlés de force dans l'armée Allemande. Pour ne pas être mobilisé, mon père emploie la ruse et réussit à simuler la surdité. Il avait étudié le comportement des sourds et il en connaissait chaque symptôme. Il a été déclaré inapte au combat..

Mais en 1944 l'armée Allemande est en difficulté sur le front russe et réquisitionne les hommes non-valides. Mon père devient un « malgré nous » en étant militarisé de force dans une guerre qui n'est pas la sienne.

Il est envoyé en Pologne, vers Stettin (szczecin) à 100 km au dessus de Berlin, près du front Russe. Là-bas, il est d'abord chargé de déblayer les gravas causés pas les bombardements, puis il est brancardier.

Enfin il est pris dans l'hôpital militaire par le médecin-chef (qui n'est pas nazie). Il apprend à diagnostiquer et à soigner les soldats blessés. En septembre 1944 son chef lui donne une permission de 8 jours. Ne le voyant pas revenir, il ne déclare pas tout de suite sa désertion à ses supérieurs. Il sait que les alliés peuvent bientôt libérer Strasbourg. Il n'envoie l'avis pour évasion que quelques jours avant la libération. Le moral des troupes Allemandes est au plus bas. En novembre 1944, Strasbourg et La Wantzenau sont libérés, mais Colmar ne le sera que le 10 février 1945. Après la guerre, mon père ne retrouvera jamais cet homme qui l'a sauvé.

Je pense à toutes les personnes qui ont combattu et qui se battent toujours aujourd'hui pour que leurs enfants puissent vivre en paix. Et toi, tes parents ou tes grands-parents t’ont-ils parlé de la guerre ?

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Les sources écartelées

La guerre semble être sans fin dans certaines régions du monde, alors que la majorité des humains rêvent de vivre en paix.

Une poignée de dirigeants suffit à imposer à des peuples entiers d'aller s'entre-tuer. Face aux menaces, la violence est parfois justifiée, mais elle n'est jamais juste. Dans le sens où la guerre est toujours inhumaine. Elle est inhumaine et pourtant elle habite l'humanité.

La guerre semble être sans fin dans certaines régions du monde, alors que la majorité des humains rêvent de vivre en paix.

Une poignée de dirigeants suffit à imposer à des peuples entiers d'aller s'entre-tuer. Face aux menaces, la violence est parfois justifiée, mais elle n'est jamais juste. Dans le sens où la guerre est toujours inhumaine. Elle est inhumaine et pourtant elle habite l'humanité.

Moi je suis bien au chaud chez moi alors que la guerre frappe ailleurs. Je culpabilise !

Et toi ? Comment te projettes-tu face à l'instabilité dans le monde ?

Je te raconte cette histoire vraie qui trouve un triste écho dans l'actualité d'aujourd'hui :

Mon grand-père est né en Alsace (Allemande à l'époque suite à la guerre de 1870). Il est apprenti dès l'âge de13 ans, il apprend à tailler la pierre et le marbre pendant 3 ans. Il apprend aussi à peindre et à dorer les lettres gravées pendant plusieurs mois en Norvège, cela en plus de son diplôme. Il a travaillé à l'entretien et au remplacement des piliers en bois qui étaient pourris, dans le sous-sol de la Cathédrale de Strasbourg. Le chantier dirigé par Johann Knauth a duré de 1906 à 1926, il fallait sauver la flèche de la Cathédrale, menacée d'écroulement par suite d'un enfoncement de l'édifice et la baisse de la nappe phréatique.

En 1913 la menace de Guerre est dans l'air. Il est mobilisé dans l'armée pour protéger l'Alsace contre les Français.

1er août 1914 l'Empereur Guillaume II déclare la guerre à la Russie et s'apprête à attaquer la France.

L'Allemagne vient de déclencher la 1ère guerre mondiale.

Le 17 juillet 1915 mon grand-père est obligé de partir pour le front Russe, il a 30 ans. Personne n'imagine alors que la guerre va durer 4 ans. A la fin de la guerre en 1918, il met 3 mois à rentrer de Russie, à pied, abandonnant ses affaires et ses bagages trop lourds au cours du chemin. Il rentre très affaiblit. Il conservera 2 têtes d'obus qu'il a désamorcées et transformées en encrier par la suite.

L'Alsace redevient Française. Tous les Alsaciens qui avaient combattu dans l'armée Allemande se font tout petits, car ils sont considérés comme « des Boches » aux yeux des français. Mon grand-père doit refaire tous ses papier, il enterre son uniforme, et il reprend son métier de tailleur de pierre. Il aura un passeport spécial jusqu'en 1930, et les démarches administratives seront parfois compliquées comme pour se marier par exemple.

La guerre a fait 20 millions de morts, et plus de 21 millions de blessés, civils et militaires confondus. On pensait que c'était la « Der des Ders ! ».

Faire la paix c'est bien plus difficile que faire la guerre. Aller vers soi-même, être humble et ouvert... Ce n'est qu'en se pacifiant que nous « humains » nous pouvons devenir « Humains ». Regarde les enfants qui se bagarrent, c'est souvent en signe de mal être, de désir de supériorité, ou de manque de mots. Il y a plus de bagarres chez les garçons que chez les filles. Moi j'ai eu de la chance jusqu'à présent, je n'ai jamais eu à me battre, sauf en cours de judo.

Et toi as-tu déjà été obligé de te battre ?

Pour illustrer mon coups de gueule d'aujourd'hui, je voudrai te présenter une de mes œuvres représentant des personnages emportés dans un maelström apocalyptique.

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Notre fragilité, handicap ou force ?

A longueur de journée, on est invités à cacher nos fragilités. On nous appelle à devenir plus forts, plus compétitifs, à se dépasser, à progresser, etc... Et toi, as-tu ressenti la même chose ? T'est-il déjà arrivé d'avoir été jugé ou rejeté à cause de tes fragilités ?…

A longueur de journée, on est invités à cacher nos fragilités. On nous appelle à devenir plus forts, plus compétitifs, à se dépasser, à progresser, etc... Et toi, as-tu ressenti la même chose ? T'est-il déjà arrivé d'avoir été jugé ou rejeté à cause de tes fragilités ?

Très jeune j'ai souffert d'une grande timidité avec les adultes et le monde extérieur, comme si respirer pouvait déranger. Le cabinet médical de mon père était placé au cœur de la maison familiale. J'écoutais les maux des patients à travers la porte et me créais un monde intérieur. Mon orientation vers la peinture s'est affirmée quand j'ai rencontré l'œuvre de Mathias Grünewald. Les membres de ma famille et mes amis me servaient de modèles pour faire vivre les personnages de mes histoires imaginaires. A l'école ça n'allait pas, c'était l'impasse. Je ne comprenais presque rien en maths, ni ce que les professeurs attendaient de moi. A quoi ça sert l'école ? Dessiner était devenu ma raison de vivre. Mais pourquoi n'y avait-il que 2 heures de cours de dessin par semaine ?

Grâce à mes parents j'ai quitté le Lycée pour intégrer une école d'art à 16 ans. Quelques années après je trouvais ma voie en peinture et cela dans la durée.

Depuis mon médium d’expression est le corps humain, avec une attention particulière à montrer les deux mondes que sont sa force et sa fragilité. C'est dans la vulnérabilité de mes personnages que je place toute la force de mes compositions. Par l'amour de la peinture, la fragilité devient force.

Aujourd'hui ma timidité est toujours là. A cause d'elle il y a énormément de choses que je n'ai pas pu réaliser. Mais en avait-je vraiment besoin au fond ? Pourquoi devrais-je changer qui je suis ? C'est peut-être en moi que se trouve ma vrai force ? Être dans l'ombre me permet de voir la lumière après tout. Pour un peintre, c'est tout ce qui compte ! Un arbre qui pousse s'orientera toujours vers la lumière n'est-ce pas ? Comment partir sur de bonnes bases ?

Une possibilité, c'est peut-être tout simplement d'aimer et de respecter nos fragilités, ne pas se mentir à soi-même ? Cela peut nous rendre capable d'accueillir aussi celle des autres ? Et toi qu'en penses-tu ?

Je t'ai préparé 2 exercices :

  • - Tu es peintre, ferme les yeux, imagine comment représenter la fragilité ?

  • - Que peindrais-tu d'après le psaume 119-25 : « Me voici collé à la poussière, selon ta parole, fais moi revivre».

Je te donne rendez-vous avec ma dernière œuvre, clique ici :

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“ Tais-toi sinon je te tue ! “

« Tais-toi sinon je te tue ! » crie une maman à son enfant de deux ans dans la poussette. On aurait dit une meute de loups enragés ! La scène se passe à trois mètres de moi dans la rue. Les mots sont parfois presque aussi violents que les actes ! C'est glaçant ! Je ne réagis pas sur le coups. Personne ne se retourne. Que dire donc !?. Que faire ? …

« Tais-toi sinon je te tue ! » crie une maman à son enfant de deux ans dans la poussette. On aurait dit une meute de loups enragés ! La scène se passe à trois mètres de moi dans la rue. Les mots sont parfois presque aussi violents que les actes ! C'est glaçant ! Je ne réagis pas sur le coups. Personne ne se retourne. Que dire donc !?. Que faire ? C'est injuste !

Entre les pétages de plomb, les bouts du rouleau, les burn-out,...Qu'est ce qui nous tient, qu'est-ce qui nous fait craquer ? Y a-t-il un juste milieu, une limite ? Cette maman a-t-elle elle-même été maltraitée par ses parents quand elle était petite? A-t-elle été une victime avant d'être un bourreau ?

Qu'est-ce qui nous tient ? Peut-on comparer notre propre humanité à la clé de voûte d'un édifice ? Cette clé façonnée dans une pierre plus belle que les autres? C'est elle qui tient les autres en dessous, et vis-versa. Chaque pierre se soutient l'une et l'autre. Si la clé saute, c'est l'édifice qui s'écroule.

Ma clé de voûte, croire qu’on peut tordre le coups à la fatalité.

Et toi, quelle est ta clé de voûte ?

Je voudrais partager avec toi ces premières lignes du dernier livre d'Évelyne Frank :

- «  Ils ont vu du terrible. Ils auraient pu devenir méchants. Ils ne le sont pas devenus. Ils m'intéressent. Ils ont réussi, sans forcément avoir le profil d'un surhomme, à inventer un autre bonheur, toujours aussi modeste, mais bien réel. Ils m'intéressent. Leurs beaux rêves, légitimes, ont été écornés. Ils auraient pu en être découragés. Ils ont persisté. Ils m'intéressent. ». Le cahier du bonheur 3, Edith Stein, Joë Bousquet, Philippe Lançon - Les impliqués Éditeur.

Les humains sont tous différents. Mais comme ce sont des humains, peut-on dire qu'ils sont tous pareils ? Bien sûr que non ! Leur véritable reconnaissance est dans leurs différences et non leur ressemblances. Je suis moi et personne d'autre, donc j'existe !

Et toi, sur quelle thématique aimerais-tu peindre ou t'exprimer ?

Je voudrais aussi te parler d'une de mes peintures intitulée « L'écume des mots » : inspirée par le psaume 120-6,7 « Je suis trop resté chez ceux qui détestent la paix. Je suis la paix! Mais si je parle, ils sont pour la guerre ». Le sujet principal est un personnage en mouvement, dont la composition fait penser à de l'écume qui mousse sur les vagues. Son drapé blanc se fond dans une lumière de soleil au couchant, sa main cuivrée pénètre la lourdeur d'un ciel rougeoyant et sombre.

Restons positiiifs, à + pour le prochain blog.

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Apprivoiser nos loups intérieurs ?

Connais-tu l'histoire amérindienne racontée par Frédéric Lenoir dans sa conférence du 12 mars sur le thème « Éducation et paix » : Un grand-père dit à son petit-fils : - « En chacun de nous il y a un loup méchant, et un loup gentil, lequel va gagner ? Le petit-fils : - Je ne sais pas !? Le grand-père répond : - C'est celui que tu…

Connais-tu l'histoire amérindienne racontée par Frédéric Lenoir dans sa conférence du 12 mars sur le thème “Éducation et paix” : Un grand-père dit à son petit-fils : - “En chacun de nous il y a un loup méchant, et un loup gentil, lequel va gagner ?”. Le petit-fils : - “Je ne sais pas !?”. Le grand-père : - “C'est celui que tu nourris !”.

Résister à l'appel du “loup méchant“ ? Par exemple au travail, si quelqu'un essaie de me diminuer sans raison, si quelqu'un cherche la bagarre en me disant que je ne vaut rien, que je suis nulle, est-ce que je m'énerve ? Et toi, as tu as déjà vécu ça ?

Que faire ? :

  • Si cette personne avait réellement quelque chose à te reprocher, elle te dirais quoi !

  • Ne réponds pas par la violence car tu nourrirais son loup méchant, et le tiens,

  • Reste zen et cohérent avec toi-même, tout va bien,

  • Continue à faire ce que tu as à faire et fais le bien.

Imagine le “loup cruel” : Être une “bête de combat”, sois le plus fort, écrase l'autre, peu importe les moyens, prédateur, agressif, autoritaire, procédurier “No pain no gain” ou “Business is business !”. Ce parcours suscitera à la fois de l'admiration et de la crainte.

Un “loup bienveillant” : je te raconte le chemin incroyable de Nacéra, mon amie d'enfance. Elle est d'origine Algérienne et n'avait plus le droit de sortir à partir de l'âge de 10 ans, sauf pour aller à l'école. Elle était surveillée par sa mère qui lui interdisait presque tout. Son père était bon mais souvent absent, c'est la mère qui commandait.

Nacéra était excellente élève au Lycée. Peu après l'obtention de son baccalauréat, elle réussit à récupérer son passeport et à s'échapper de la maison avant le lever du jour à l’insu de sa mère. Elle est partie seule en train et sans bagages chez un de ses frère dans le sud de la France pour commencer. Puis pour démarrer elle a été hébergée dans une famille comme auxiliaire de vie pour s'occuper de la grand-mère de 92 ans.

Elle a étudié ensuite à la Fac, grâce à une bourse et une chambre en Cité Universitaire. Elle a travaillé comme pionne dans un Lycée pour payer ses études. Après son diplôme elle a finalement eu un poste de conseillère principale d'éducation dans un lycée professionnel. Elle a fait un mariage heureux avec 3 enfants. A travers son parcours elle a prouvé que trouver l'amour ça existe !

Finalement cela me fait drôle de t'écrire ; je trouve ça un peu injuste car moi je te connais pas. Je te parle de loups intérieurs à apprivoiser, et à y croire. Cela sera sûrement long, mais cela ouvrira la voix des rêves. Tout le monde a des rêves. Un rêve c'est le désir de faire quelque chose pour que la vie soit belle et libre. Les apprivoiser c'est aussi s'apprivoiser soi-même pour apprendre pour soi, pour toi, pour faire plaisir aux autres. Moi aussi j'ai des loups à apprivoiser, ce que je t'écris aujourd'hui je le sais grâce à eux.

Tu vois, à mon avis, tu sais déjà plein de choses que d'autres ne sauront peut-être jamais. Eux ne peuvent pas comprendre, toi tu peux j'en suis sûre.

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Est-ce que ça t'es déjà arrivé de te sentir incompris ?

Tu n'es pas tout seul, parce que moi aussi j'ai grandi en ayant l'impression d'être incomprise. Mon héros préféré auquel je me suis longtemps identifiée a été Gaston Lagaffe (BD de Franquin). Je me suis longuement sentie maladroite comme lui, tout spécialement à l'école. Ah ! Gaston, il joue avec la vie, les autres la subissent. En fait je le soupçonne d'être…

Tu n'es pas tout seul, parce que moi aussi j'ai grandi en ayant l'impression d'être incomprise. Mon héros préféré auquel je me suis longtemps identifiée a été Gaston Lagaffe (BD de Franquin).

Je me suis longuement sentie maladroite comme lui, tout spécialement à l'école. Ah ! Gaston, il joue avec la vie, les autres la subissent. En fait je le soupçonne d'être incompris ! Comme connecté à un autre monde? Je suis un peu dans les nuages comme lui, je me sens plus à l’aise en retrait dans « l'ombre », cela me permet de voir la lumière, d'observer de ce qui se passe, d'être à l'écoute, de ressentir, d'imprimer.

Te sentir différent te complique la vie parfois, tu te dis peut-être que c'est parce tu ne rentres pas dans « le moule », ou que tu es « nul » ? Mais en fait c'est plutôt parce que tu ne te sens pas comme tout le monde, que tu ressens les choses différemment ?

La solution ce serait peut-être non pas de surmonter ta différence, mais de rester « qui » tu es ? Apprivoiser ta différence, d'en faire quelque chose de bien, pourquoi pas un atout, une qualité ?

Exemple vécu par le peintre français Eugène Delacroix (1798-1863). Son enfance a été choyée mais fragile. A l'âge de trois ans, il aurait été pendu, brûlé, noyé, empoisonné, étranglé suite à de banals accidents de la vie. En juillet 1830 a lieu le soulèvement de Paris contre Charles X.

Delacroix aurait vu le carnage à partir de la fenêtre de son atelier. Après coups il a peint dans l'urgence « La liberté guidant le peuple » : - «  J’ai entrepris un sujet moderne, une barricade, et si je n’ai pas vaincu pour la patrie, au moins peindrai-je pour elle. Cela m’a remis de belle humeur » (lettre du 28 octobre à son frère). N'est-ce pas là un témoignage d'amour incroyable ? Lui qui était plutôt de nature aristocrate ?

L’œuvre est apparue comme une révolution totale lorsqu'elle a été présentée au au Salon de 1831. Le gamin peint en 3ème plan aurait inspiré le personnage de Gavroche pour le roman de Victor Hugo (1802-1885) « Les misérables » sorti en 1862.

Maintenant voilà ce qu'il faut pour partir sur de bonnes bases : même s'il y a des gens qui voient ta différence comme un problème, d'autres vont l'accepter telle qu'elle est, c'est ça être aimé.

Vivre en acceptant nos fragilité peut-il aussi nous rendre invulnérable ?

Je crois aux coïncidences mais pas à la destinée. Il y a une part de hasard dans nos vies, mais nous gardons la possibilité d'interagir. A travers le monde du silence qu'est la peinture, j'essaie de donner une voie à ceux qui n'en ont pas.

En y apportant une touche d'espérance, je me dis que ma peinture peut servir de support en image pour aider à surmonter un drame, l'innommable ? Aider à se grandir, s'élever, se dépasser … ?

Une revanche sur la vie… Parfois les psaumes m'accompagnent, j'essaye d'investir ce qui les habite, non pas y rechercher une vérité mais plutôt y trouver du sens, et pourquoi pas un renouveau ?

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