Par l'amour, la fragilité devient force ?

L’histoire démontre combien l’être humain est capable du pire comme du meilleurs. Quel dialogue peut-on tenir face la folie des hommes qui mène aux armes qui détruisent ? L’Homme est-il bon ou mauvais, ou est-ce le chemin qu’il emprunte ?

En écrivant, je pense au terrifiant « Triomphe de la mort » de Pieter Brueghel l'Ancien. On y voit l’humanité frappée par la guerre, le meurtre et la haine. Dans ce monde cruel et imaginaire peint par l’artiste, il ne règnent que les « forces du mal », l’amour est totalement absent. Que peuvent apporter les forces du mal à l’humanité, si ce n’est qu’elles défigurent ceux qui la vivent et les consument de l’intérieur ?

« Le cri » assourdissant peint par Edvard Munch exprime la folie engendrée par la terreur. Son cri d’effroi déchire l’univers tels le trou noir d’un quasar supermassif, il tue l’espoir et les rêves.

« En tout homme résident deux êtres : l’un éveillé dans les ténèbres, l’autre assoupi dans la lumière. » - Kahlil Gibran

Inépuisables sont les chemins qui se heurtent à l’incompréhension de la nature humaine. Dans son roman « Les misérables », Victor Hugo écrit sur le thèmes de la fatalité et de la liberté. Mieux vaut-il hurler avec les loups, ou s’interroger sur ce qui est juste ? Qui n’a pas rencontré, ou été lui-même un jour un Jean Valjean, un Javert, un Thénardier, une Fantine, une Cosette, un Gavroche, etc... ? La scène avec l’évêque de Digne est la clé qui fait basculer le récit, quand il dit à Jean Valjean : - « Vous n’appartenez plus au mal, mais au bien ! ». Voilà que le pardon dépasse la justice des hommes. La haine déshumanise, alors que l‘amour rend surhumain. Emprunter la voix de l’amour, c’est un peu comme sauter dans le vide. La fatalité fige la réalité, la liberté ouvre d’autres possibles.

La « Nativité » de Georges de La Tour représente une maternité de manière universelle, aucun signe religieux n’est représenté dans la composition. Une lumière dorée dont on ne voit pas tout de suite la source met en lumière la douceur de la scène. De cette fragilité émane le mystère et la nature sacrée de la Vierge Marie à l’Enfant Jésus. L’oeuvre aspire à la paix. Le personnage du Christ inspirera les hommes à travers les siècles, grâce à son amour pour l'humanité et sa capacité à pardonner à ses ennemis.

« La lecture » du peintre Camille Claus est une allégorie à l’harmonie de toute création. On y retrouve le monde animal, végétal, minéral, le jour, la nuit, les quatre saisons, etc... Un homme assis lit le livre de sa vie et de sa mort. Rien ne meurt, tout continue, autrement, ailleurs. Rien n’est écrit, tout est possible, encore…

Je termine avec « Sainte-Gribouille ». Elle a une vocation d’artiste car elle utilise son pinceau comme une arme. À travers son dessin, elle revisite « La Tentation de Saint-Antoine » gravée par Martin Schongauer vers 1470. La gravure originale représente l’ermite tourmenté dans un maelstrom terrifiant de démons hybrides qui tournoient autour de lui, essayant de le précipiter vers les enfers. Dans une confiance aveugle, Sainte Gribouille affronte les mêmes monstres et dragons à sa façon, en les remplaçant par des jolis petits cœurs de couleur. La scène tellement horrible en devient presqu’amusante.

L’amour est l’élément le plus puissant de l'univers. Par l’amour, la fragilité devient une force, car l’amour révèle nos lumières intérieures et nous aide à combattre nos propres obscurités.

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