Le fou du Roi nu

Quel serait l'écho du fou du roi dans la sphère artistique et culturelle aujourd'hui ?

Au moyen-âge, le fou du roi exerçait sous la censure de la dictature royale.

Aujourd'hui, l'artiste est comparable au fou du roi d'antan, mais sans roi, sans conventions, ni normes à respecter. Il est parfois prêt à tout, voir à n'importe quoi pour faire le buzz.

Le conte « Les Habits neufs de l'empereur » de Hans Christian Andersen décrit un roi narcissique obsédé par son pouvoir et par son apparence. Deux escrocs prétendent tisser des vêtements invisibles pour les incompétents. L'empereur, vaniteux, parade nu, croyant porter l'étoffe. Personne n'ose dénoncer la supercherie, sauf un enfant qui s'écrie : « Mais il est tout nu ! ».

Ne sommes-nous pas, parfois, tous un peu comme le roi nu, prêts à avaler n'importe quel boniment si cela nous confère une aura d'intelligence ou de raffinement ?

Le conte d'Andersen met en scène une réalité que personne ne veut voir. La chute de l'histoire montre finalement que la vérité sort de la bouche des enfants.

L'enfant révèle que ce que nous voyons n'est rien d'autre que ce que nous choisissons d'y voir. Il réveille les consciences dans un théâtre de dupes. Il souligne l'apparence d'un roi dépourvu de tout vêtement émotionnel, intellectuel ou symbolique.

Nous avons besoin de nos fous et de nos enfants : des figures dont l'audace et la rêverie sont capables de voir au-delà des apparences.

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L’artiste et son modèle