Vivre de son art ?

Depuis le début de l’humanité l’artiste transmet des représentations spirituelles, historiques, pédagogiques ou anecdotiques. A-t-il un rôle dans la société ? Quel est son statut ? Comment l'artiste vit-il de son art ?

Dans l’Antiquité et au Moyen-Age la peinture (ou la sculpture) n’est pas considérée comme un art majeur basé sur la réflexion. Elle est classée dans les arts mécaniques, l’artisan transforme la matière avec ses mains.

Au Moyen-Âge les clercs définissent que le travail de l’artiste est essentiellement collectif et religieux.

Début XIIe siècle les corporations (laïques) apparaissent et offrent à l’artiste une réglementation, une solidarité et une rémunération. Elles ont le monopole des commandes dans la ville puisque toute concurrence venue d'ailleurs est écartée. Les peintres font partie de la branche des médecins et apothicaires, car ils utilisent des plantes et des pigments.

Au XVIe siècle on peut travailler pour son propre compte et signer ses œuvres. On est artiste et non plus artisan. Il faut trouver des mécènes et négocier pour se garantir une rémunération correcte. Léonard de Vinci a plusieurs mécènes, Michel-Ange a une inflexibilité légendaire et est le mieux payé de son temps.

Au XVIIe siècle naissent les écoles d’art, dont l’Académie royale de peinture et de sculpture. Le Prix de Rome, puis Le Salon carré du Louvre qui attire 300 000 à 500 000 visiteurs. Le maniérisme, le classicisme et le baroques s’accaparent les grandes commandes officielles préférées par les grands commanditaires. Les académiciens décident des règles de « l'Art et du bon goût ».

D'autres artistes ont évolué dans un parcours plus chaotique comme Rembrandt, Greco, Caravage, Artémisia Gentisleschi et beaucoup ne sont reconnus que bien après leur mort.

Le Marché de l'art est né avec l'apparition des premières maisons de vente aux enchères, des experts, des critiques d'art. C’est le début de la cote d’artiste, l’indice de mesure de la renommée permet d’estimer la valeur de l’œuvre. L'achat devient un investissement ou un placement.

Au XIXe siècle la photographie se démocratise, elle est utilisée par les peintres comme outil d'observation dans le réalisme, le romantique, l'orientalisme, l’art « pompier »... La photo ne peux pas remplacer la peinture, mais elle est en concurrence. La vies des artistes oscille entre traversée du désert et reconnaissance pour pouvoir continuer à vivre de leur art. Cela a probablement amené des artistes à ouvrir d'autres voies.

L'académisme et le réalisme sont abandonnés en partie avec l’arrivée de l’art moderne qui privilégie l’expression de l’intériorité de l’artiste. La création envoi l'artiste dans l'inconnu, là où la pensée, l’imagination et la liberté se rencontrent. De nouveaux mouvements émergent comme l’impressionnisme, le symbolisme, le cubisme, le surréalisme, le fauvisme, le dadaïsme, l'art brut etc...

En 1952 La Maison des Artistes est créée pour défendre le statut des artistes-auteurs des arts visuels, graphiques et plastiques.

Fin XXe siècle le Marché de l'art se développe comme on le connaît aujourd'hui avec le début de l'art contemporain. Le prix de transaction d'une œuvre repose sur sa capacité à créer la demande.

Un artiste aujourd'hui, ça s'amuse ou bien ça travaille ?

L'origine du mot « amuser » vient de muser, le fait de rester le museau en l'air, de rêvasser. Travailler vient de « Tripaliare » qui veut dire « torturer ».

Lien vidéo : “ Vivre de l’art ? ”

Aujourd’hui tout le monde peut être artiste, avec ou sans formation. Toute réalisation peut devenir de l’art. Après, que le spectateur aime ou pas, personne ne peut juger un ressenti.

Quel est le plus difficile : peindre pour vivre ou vivre pour peindre ?

Pour vivre de son art, il y a une grosse différence entre devenir célèbre ou avoir du succès. L'artiste peut passer du statut inconnu, méconnu, connu puis reconnu, puis se retrouver totalement inconnu du jour au lendemain.

Le plus important est d'essayer d'être et de rester dans ce qu'on fait, de développer sa thématique, de cerner quelle est sa démarche, son objectif de création, quelle est sa mission d'artiste.

Voir les dates chronologiques de l'évolution de l'artiste au blog du 3 juillet 2022 : « Quelle place pour le poète ? »

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