Notre fragilité, handicap ou force ?

A longueur de journée, on est invités à cacher nos fragilités. On nous appelle à devenir plus forts, plus compétitifs, à se dépasser, à progresser, etc... Et toi, as-tu ressenti la même chose ? T'est-il déjà arrivé d'avoir été jugé ou rejeté à cause de tes fragilités ?

Très jeune j'ai souffert d'une grande timidité avec les adultes et le monde extérieur, comme si respirer pouvait déranger. Le cabinet médical de mon père était placé au cœur de la maison familiale. J'écoutais les maux des patients à travers la porte et me créais un monde intérieur. Mon orientation vers la peinture s'est affirmée quand j'ai rencontré l'œuvre de Mathias Grünewald. Les membres de ma famille et mes amis me servaient de modèles pour faire vivre les personnages de mes histoires imaginaires. A l'école ça n'allait pas, c'était l'impasse. Je ne comprenais presque rien en maths, ni ce que les professeurs attendaient de moi. A quoi ça sert l'école ? Dessiner était devenu ma raison de vivre. Mais pourquoi n'y avait-il que 2 heures de cours de dessin par semaine ?

Grâce à mes parents j'ai quitté le Lycée pour intégrer une école d'art à 16 ans. Quelques années après je trouvais ma voie en peinture et cela dans la durée.

Depuis mon médium d’expression est le corps humain, avec une attention particulière à montrer les deux mondes que sont sa force et sa fragilité. C'est dans la vulnérabilité de mes personnages que je place toute la force de mes compositions. Par l'amour de la peinture, la fragilité devient force.

Aujourd'hui ma timidité est toujours là. A cause d'elle il y a énormément de choses que je n'ai pas pu réaliser. Mais en avait-je vraiment besoin au fond ? Pourquoi devrais-je changer qui je suis ? C'est peut-être en moi que se trouve ma vrai force ? Être dans l'ombre me permet de voir la lumière après tout. Pour un peintre, c'est tout ce qui compte ! Un arbre qui pousse s'orientera toujours vers la lumière n'est-ce pas ? Comment partir sur de bonnes bases ?

Une possibilité, c'est peut-être tout simplement d'aimer et de respecter nos fragilités, ne pas se mentir à soi-même ? Cela peut nous rendre capable d'accueillir aussi celle des autres ? Et toi qu'en penses-tu ?

Je t'ai préparé 2 exercices :

  • - Tu es peintre, ferme les yeux, imagine comment représenter la fragilité ?

  • - Que peindrais-tu d'après le psaume 119-25 : « Me voici collé à la poussière, selon ta parole, fais moi revivre».

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